Guide du lecteur


Inventaire des sources

Des arrêts originaux de la chambre de la réformation ne restent que quelques bribes, conservées aux ADIV sous la cote 1 B 5-16 ; parmi elles, un morceau de la lettre D, nous permet de mieux appréhender les manuscrits dont nous allons parler. De très nombreuses copies des originaux ont été réalisées avant l'incendie de 1792, et sont éparpillées dans toute la province, et même au-delà. Il s'agit de copies, et parfois de copies de copies, plus ou moins fidèles, de représentation très variable (arbres généalogiques, listes, texte), et de qualité très variable également.

Citons notamment :

  • Bibliothèque Nationale : fr. 8316 à 1320, 11548, 18710, 32019, 32278 à 32281, 32540 ;
  • Bibliothèque Mazarine : mss. 3096 à 3100 ;
  • Arsenal : mss 4929 à 4936, et 4960 ;
  • Rouen : mss 2817 à 2822 ;
  • Bibliothèque municipale de Saint-Brieuc : mss. 28 à 30 ; tableaux généalogiques et blasons dessinés ;
  • Archives départementales de Loire-Atlantique : mss. 1826 à 1833 ; tableaux généalogiques ;
  • Bibliothèque municipale de Rennes :
  • Nobiliaire breton, réformation de 1667, 194 (ms. 1052) ; manuscrit récent : seconde moitié du XVIIIème siècle ; tableaux généalogiques ;
  • Nobiliaire de la province de Bretagne suivant la réformation, 195 (ms. 502, anc. 200) ; même période ; tableaux généalogiques ;
  • Nobiliaire breton, réformation de 1668, 194 (ms. 507, 508, 509) ; tableaux généalogique sans précision sur les filiations ;
  • Réformation de la noblesse, 2438 (ms. 510-515, anc. 502) ; listes nominatives et filiatives
  • Réformation de la noblesse, 193 (ms. 504-506, anc. 201) ;
  • Guy Autret de Missirien, Recueil de montres et arrière-bans de la noblesse de Bretagne, 15 497 (ms. 499, anc. 197) ;
  • Jean Bossart du Clos, Troisième registre des arrêts de la Chambre de la Réformation, 1670-1677, 2459 (ms. 516, anc. 203) ;
  • Etat de ceux qui ont été maintenus en la qualité de chevalier et d'écuyer de la chambre, 1668-1671, 2470 (ms. 517, anc. 204) ;
  • Idem, 15 614 (ms. 518, anc. 204) ;
  • Archives départementales des Côtes d'Armor : fond Frottier de La Messelière.


Pour le présent ouvrage, nous avons retenu deux manuscrits : l'un de ceux de la Bibliothèque municipale de Rennes, coté ms. 504-506, que nous appellerons BMR, et celui des Archives départementales de Loire-Atlantique, coté mss. 1826-1833, que nous appellerons ADN.


BMR : un manuscrit très complet

A l'étude des différentes sources, ce manuscrit nous a paru comme l'un des plus complets. Datant de la première moitié du XVIIIème siècle - la date la plus récente mentionnée est 1739 -, il est écrit d'une seule main, et est très rigoureux, non seulement dans sa facture mais aussi dans son contenu. Les patronymes y sont relativement homogènes (et l'on sait combien leur écriture fut versatile), il comporte les arbres généalogiques des familles maintenues, les arrêts de la chambre de la réformation ne présentant pas d'arbre - mais qui peuvent aussi bien contenir des individus déboutés, interloqués, désistés ou maintenus -, des arrêts de l'Intendance, ainsi qu'une partie nommée additions, regroupant entre autres des arrêts du Conseil d'Etat et du Parlement. . Nous avons nommé BMRa cette sous-partie du manuscrit rennais. Il se termine par de nombreuses additions (une liste des anoblis depuis 1400, une liste chronologique des gardes des sceaux, des audienciers-contrôleurs et secrétaires, des refferendaires et des scelleurs-chauffecire, divers extraits et un armorial de l'évêché de Léon).

Ce manuscrit nous sert de maquette de départ. Nous n'avons jamais prétendu détenir la vérité, et nous nous sommes cantonnés à une transcription méthodique, sans interprétation : le présent ouvrage contient la totalité des arbres généalogiques et des arrêts de BMR, scrupuleusement transcrits selon des règles précises

Toutefois, il semblait indispensable de comparer BMR à une autre source. Les manuscrits conservés par la Bibliothèque municipale de Rennes se ressemblent, et notre volonté a été d'étudier un manuscrit différent : ADN. De plus, BMR comporte de nombreuses lacunes qu'il était nécessaire de compléter.


ADN : un mélange curieux

Transcrit par plusieurs mains, à l'orthographe et la rigueur très variables, ADN possède toutefois quelques qualités, et, notamment, on a complété les générations les plus récentes, matérialisées généralement par des couples sans prénoms, absents de BMR. Le manuscrit ne comporte ni arrêts de l'Intendance, ni ceux du Parlement ou du Conseil d'Etat ; pourtant, il est de la même époque que BMR, la date la plus récente citée étant 1734.

La lecture de ce manuscrit nous appelle toutefois à la vigilance : les filiations y sont très hasardeuses - quelquefois à la limite de l'aléatoire -, les aberrations sur les dates très fréquentes (erreurs sur le siècle), et l'écriture des noms de terres n'inspire pas confiance.


Les deux réunis

Le résultat de notre travail est une agrégation comparative de ces deux sources. BMR sert de squelette de base, et les informations d'ADN y sont soit fondues lorsqu'il s'agit de compléments, soit signalées lorsqu'il s'agit de différences. Le résultat est fort intéressant : de nombreuses dates ont pu être collectées, ainsi que de nombreuses fratries ; les filiations sont toujours issues de BMR, ADN ne respectant a priori aucune règle stricte ; les familles lacunaires de BMR ont été comblées.

Remarquons également que BMR ne comporte pas les familles qui ne se sont pas présentées à la chambre de la réformation - comme par exemple les Rieux ou les Rohan - alors que ADN les présente. Pour ces généalogies, BMR porte la mention " voyez Morery " qui est une invitation à lecture du Grand dictionnaire historique du même nom.


Règles de transcription

Voici pêle-mêle les règles de transcriptions que nous avons adoptées :

  • les patronymes ne sont pas homogénéisés, et sont transcrits tels quels ;
  • les prénoms sont francisés ;
  • les noms de terres et de paroisses sont transcrits tels quels, sauf dans le cas où ceux-ci comportaient plusieurs mots : nous avons ajouté des traits d'union et des majuscules ;
  • les blasonnements sont francisés, et donnés à titre indicatif ;
  • tous les textes sont francisés : professions, notes, arrêts, etc. ;
  • aucun texte qui ne figure en bas de page ou entre crochets carrés n'est de notre cru : toutes les notes dans le corps du texte, toutes les phrases, remarques et autres mots sont issus des manuscrits nos écrits sont exclusivement reportés en notes de bas de page ou entre crochets carrés ;
  • de nombreux mots sont abrégés.



Règles de comparaison des manuscrits

Tout ce qui est présenté est, par défaut, contenu dans les deux manuscrits, avec une préférence pour les filiations et la graphie des patronymes de BMR.
Dans les tableaux généalogiques, les différences entre ADN et BMR ont été mentionnées dans les notes de bas de page. Lorsque ADN apporte un complément (une date, un couple, une génération), une note le mentionne. De même, lorsque BMR possède plus d'informations que ADN, leur absence est précisée.
Les différences de graphie sont portées en notes, mais uniquement lorsque celle-ci sont de différence sensible. Nous n'avons pas porté en notes les variations orthographiques dues à la prononciation, ou à la lecture des lettres (unicité entre u,v, et n ; entre f et s).
Les lacunes de BMR en matière de familles sont également portées en notes de bas de page.
Certains arbres généalogiques, trop différents d'un manuscrit à l'autre, ont fait l'objet de la transcription des deux versions.
Enfin, lorsque la crédibilité d'un manuscrit l'emporte sur l'autre, notamment au niveau des dates, l'information est portée dans le tableau et génère une note de bas de page.

Cette méthode permettra au lecteur de constater l'omniprésente difficulté à trancher, notamment dans les cas les plus litigieux, justifiant notre méthodique souci de transcription sans interprétation.


Comprendre les tableaux généalogiques

Le fonctionnement des tableaux généalogiques est très simple : les générations les plus anciennes sont portées en haut de page, et les plus récentes en bas. Une fratrie est regroupée sous une accolade, dont la pointe précise les parents. Dans le cas de remariages, tous les enfants sont par défaut issus du premier lit, et tous ceux suivant la mention " second lit " ou davantage en sont issus, de gauche à droite.

Les accolades en pointillés signalent une incertitude quant à la filiation de la fratrie.
Enfin, chaque chiffre porté en exposant à la fin d'un mot ou d'une phrase matérialise la présence d'une note de bas de page relative à une différence entre les manuscrits.


Comprendre les arrêts

Les individus sont d'abord groupés par patronymes, puis par blasonnements. Les individus mentionnés directement sous le patronyme dénotent une absence d'armoiries dans le manuscrit.
Les différences entre les manuscrits sont portées entre crochets carrés, et la mention [sujet -nom manuscrit] signale une absence dans un manuscrit, par exemple [terre -ADN].
Lorsque des crochets contenant le nom d'un manuscrit sont apposés en fin d'arrêt, cela signifie que l'arrêt tout entier provient du manuscrit précisé, et de ce manuscrit seul, par exemple [BMR].
Enfin, lorsqu'un arrêt est absent d'un manuscrit, il conclut par [-nom manuscrit], par exemple [-BMR].


Abréviations

  • °né
  • + : décédé
  • x : marié
  • ca : environ (circa)
  • cte(sse) : comte(sse)
  • déb. : débouté(s)
  • dés. : désisté(s)
  • delle : demoiselle
  • dem. : demeurant
  • év. : évêché
  • fa : fille
  • fs : fils
  • M. : monsieur
  • Me : maître
  • N.H. : noble homme
  • maint. : maintenu(s)
  • par. : paroisse
  • res. : ressort (sénéchaussée)
  • sa : sans alliance
  • sp : sans postérité
  • sr : sieur
  • sgr : seigneur
  • vcte(sse) : vicomte(sse)